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Description

In-8° relié demi-vélin moderne ivoire relié aux coins sous emboîtage, 205 pages. Les cinq années qui précèdent la Révolution voient le talent de Rivarol éclore au grand jour. Son Discours sur l'universalité de la langue française fut couronné, le 3 juin 1784, par l'Académie de Berlin et lui valut une grande célébrité. Frédéric II de Prusse fit de l'auteur un membre associé de l'Académie. Rivarol insistait sur la qualité principale du français, la clarté, et lui prêtait les qualités qui semblaient alors appartenir à l'esprit français : « Dégagée de tous les protocoles que la bassesse invente pour la vanité et le pouvoir, elle en est plus faite pour la conversation, lien des hommes et charme de tous les âges, et puisqu'il faut le dire, elle est de toutes les langues la seule qui ait une probité attachée à son génie. Sûre, sociale, raisonnable, ce n'est plus la langue française, c'est la langue humaine. » L'année suivante, Rivarol fit paraître cette traduction de L'Enfer de Dante Alighieri, commencée cinq années plus tôt. Le goût de l'époque n'était pas prêt à accepter une traduction exacte de ce chef-d'oeuvre du Moyen Âge. Aussi s'agit-il davantage d'une adaptation. En 1788, il publia, en collaboration avec Champcenetz, de la Comédie-Française le Petit Almanach de nos grands hommes, satires sous forme d'éloges des écrivains à la mode. Ce livre suscita, de nouveau, de nombreuses inimitiés aux deux auteurs. Marie-Joseph Chénier, qui y était malmené, y répliqua par une virulente satire, dont Rivarol se vengera sous la Révolution française en le surnommant « le frère d'Abel Chénier » (on insinuait alors volontiers que Marie-Joseph, personnage en vue de la Révolution française, avait contribué à envoyer son frère André à la guillotine). Il polémiqua également avec Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais puis avec Félicité de Genlis. La traduction de Rivarol parut en 1783 ou 1785 (Paris, Didot, in-8°) ; l'éditeur de 1808 des Œuvres de Rivarol (Paris, 5 vol. in-8°), parlant du poëme de l'Enfer, appréciait comme suit le travail ingénieux du traducteur : « Sa grande réputation, ou pour mieux dire, le culte dont il jouit, est un problème qui a toujours fatigué les gens de lettres : il serait résolu si le style de cette traduction n'était point au-dessous, je ne dis pas de ce poëte, mais de l'idée qu'on s'en forme. Il est bon d'avertir que cette traduction a été communiquée à quelques personnes. Celles qui entendaient le texte demandaient pourquoi on ne l'avait pas traduit mot à mot ? pourquoi on n'avait point rendu les termes surannés, barbares et singuliers, par des termes singuliers, barbares et surannés [.] ; afin que Dante fût exactement pour nous ce qu'il était pour l'Italie, et qu'on ne pût le lire que le dictionnaire à la main. Les tournures de phrase y sont copiées avec tant de fidélité, et les mots calqués si littéralement, que cette traduction est un peu plus difficile à entendre que Dante même, et peut donner d'agréables tortures aux amateurs. Ceux...